Tahuata et Valérie, son infirmière. Nage avec les raies manta.

Tahuata et Valérie, son infirmière. Nage avec les raies manta.
En début d’après midi, nous avons quitté la baie d’Atunoa de l’île connue d’Hiva Oa pour rejoindre sa voisine moins connue mais si jolie : Tahuata. Tu’Ati a avalé le canal du Bordelais poussé par le vent et le courant et nous avons mouillé l’ancre dans une petite baie idyllique. Lagon bleu turquoise, plage de sable blanc, cocotiers, quelques baraquesi non-occupées en semaine, bref – un petit paradis. Baignade et snorkelling le matin avant de rejoindre Vahitahu, le principal village de l’île où se trouve l’infirmerie.
Nous avions en effet rdv avec Valérie son infirmière. Elle nous attendait sur la berge. Nous l’avons invitée à bord pour le déjeuner. En 9 mois de présence sur l’île hormis deux baignades qu’elle avait pu s’accorder, c’est la première fois qu’elle quittait la berge : il faut dire que Tu Ati est mouillé à 100m en face de son infirmerie et qu’elle garde son téléphone étant d’astreinte 24h/24, 7 j/7.


Elle est en effet seule infirmière sur l’île, (l’autre poste est vacant), avec un agent technique de santé dans une autre vallée. Demi tahitienne par son père, elle rêvait de pouvoir venir travailler en Polynésie et est ravie d’avoir pu contracter ce poste pour un an.
Son travail est prenant mais passionnant. Elle se sent proche de la population dont elle a la responsabilité et est bien épaulée par les médecins d’Hiva Oa et Nuku Hiva en cas d`évacuation sanitaire. Elle reconnait que c’est parfois fatiguant de gérer les urgences seule bien qu’elle puisse s’appuyer sur son expérience en hôpital dans différents DOM TOM. Elle apprécie de devoir accomplir de multiples tâches dont certaines qu’elle n’avait jamais fait jusque là.
Les plus insolites sont : un certificat de décès d’un jeune homme électrocuté, (guidée par le gendarme et le médecin à distance), et l’euthanasie d’un chien qui errait dans le village le crâne fracassé, cerveau à nu ( là aussi guidée par un vétérinaire à distance). Le moins qu’on puisse dire, c’est que la polyvalence est de mise! Après ce bon moment convivial à bord, elle est repartie travailler, nous laissant toutes trois très impressionnées par son implication pleine et entière. Chapeau bas Valérie!


Nous partons mouiller à Hapatoni, village des graveurs de rostres et os pour revenir le lendemain car c’est l’arrivée de l’Aranui, bateau ravitailleur des îles. C’est l’effusion sur l’île qui reçoit les denrées qui vont des légumes aux voitures et qui apporte aussi la manne des touristes. En cet honneur, tous les artisans se regroupent pour vendre leurs objets artisanaux, c’est la fête!
Nous repartons le soir vers notre petite baie de rêve, mettons la ligne à l’eau, mais lors d’une manœuvre … elle se prends dans l’hélice ! Arrivée à la voile dans la baie donc juste à la tombée de la nuit pour constater un amas à démêler… Le lendemain matin, au bout d’une heure à trois nanas masquées et armées de couteaux sous la coque de Tu Ati, pour démêler cette affaire, notre voisin néo zélandais Richard vient nous rendre du matériel que nous lui avions prêté, nous proposer une scie à grosses dents et surtout une pause « raies mantas ». Il paraîtrait qu’elles se pointent à 8h pile dans la baie d’à côté… et en effet, nous assistions au balai ailé de huit raies mantas, spectacle magique qui récompense nos efforts aquatiques!





Après avoir achevé notre tâche et célébré la remise en route du moteur par un solide petit déjeuner, nous mettons le cap vers Motopu au nord de l’île pour rencontrer Margaux, infirmière retraitée tahitienne devenue médecin chinois. Perrine vous raconteras dans le prochain post sa merveilleuse rencontre avec sa collègue.
Merci topissime Tahuata !