Perrine rejoint l’équipage

Les Gambier vus par Perrine

5 juillet

« Si je ne savais pas pour sûre et certaine que je suis en Polynésie dans l’archipel des Gambier (en fait parfois je ne suis pas si sûre que cela d’où je suis, je viens d’ arriver il y a 5 jours de métropole et je dois encore me pincer pour être certaine de ne pas rêver …).

Bref si je n’y prêtais pas attention j’aurais pu me croire dans la Bourgogne de mon enfance. Tétou qui m’accueille chez lui par un grand bonjour roule en effet les R comme le font les vieux bourguignons.
Mais c’est à un Polynésien que je m’adresse cet après-midi là et eux aussi roulent les R à tout va.

Je suis partie un peu plus tôt en ce début d’après-midi faire la balade des crêtes, seule, car Magali et Joanna l’ont déjà faite. Et j’ai pour mission de rapporter quelques fruits et légumes avant notre départ pour la trans-polynésie.

Il n’y a plus rien dans les petites échoppes de Rikitea (capitale des Gambier dans l’île de Mangareva qui compte au moins 1600 habitants!) sauf des pommes de terre et parfois de la salade verte. Et la livraison de légumes est attendue par bateau dans 5 jours … pourtant ici chacun ou presque a un jardin magnifique où tout semble pousser à profusion même si nous sommes en hiver et avons donc moins de choix.

Alors rien de plus simple, si je vois un beau jardin je rentre et je demande s’ils veulent bien me vendre quelques légumes (carottes ? aubergines ? Oignons frais ? Etc) ou fruits. J’ai déjà tenté un ou deux beaux jardins sans succès, personne à l’horizon. Mais là, Tétou m’accueille, un peu étonné mais chaleureux. Je lui explique ma demande et il m’emmène voir son potager ou Muriel travaille. Magie de la rencontre.

Les voilà qui cueillent pour moi des aubergines, me mettent des papayes vertes et autres légumes bizarre dans mon sac à dos en m’expliquant comment les préparer ! Me donnent des herbes aromatiques, du basilic géant au thym énorme en passant par la sauge ou le romarin ! Et me font découvrir des plantes de chez eux qu’ils utilisent en médecine de prévention : le doliprane comme ils l’appellent 🙃, le royinga arbre de vie dont ils mangent tout de l’écorce à la racine, et tant d’autres plantes pour l’arthrose ou les rhumatismes etc.

Ils m’expliquent qu’ils tiennent cela de leur parents mais n’ont pas tout retenu et que cela intéresse assez peu – hélas- pour le moment leurs enfants. Évidemment quelques bananes pour finir, je peine à fermer mon sac et n’ai pas commencé ma randonnée 🙄. Lorsque je veux payer, il n’en est évidemment pas question.. ils me font part du plaisir qu’ils ont à offrir et à échanger. Que leurs enfants sont loin et qu’ils ne pourront jamais manger tout cela à eux 2.

Je leur dis mon bonheur de les avoir rencontrés, mon intérêt pour les plantes médicinales. Hélas, je n’ai rien pour noter et pas le temps de revenir avant notre départ, sinon j’aurais bien passé la journée à les écouter.

Je repars le cœur rempli de cette spontanéité et générosité toute polynésienne et que nous expérimentons à chaque rencontre. Le sac lourd mais peu importe, ce moment de partage me donne des ailes.

Un grand merci du fond du cœur. Muriel et Tétou, et longue vie à vous grâce aux plantes locales; puissiez-vous en transmettre le savoir à vos enfants ou à d’autres de cette génération ! « 

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