Terui, l’infirmière de Fatu Hiva

C’est au centre médical d’Omoa que nous rencontrons Terui, infirmière en poste depuis décembre 2022 et la seule infirmière de Fatu Hiva. Elle est en charge de la santé de toute la population de l’île (600 habitants repartis dans 2 villages, reliés par une route escarpée de 17km), aidée par une agente technique de santé et parfois par une infirmière itinérante, car le 2eme poste reste vacant. Elle a été formée à l’école d’infirmière de Papeete où elle a exercé ensuite à l’hôpital du Taone.

Descendante directe de Mr Grelet qui était venu y établir des plantations de café au siècle précédent, c’est le poste des ses rêves car Fatu Hiva est son ile, sa mère et ses soeurs y habitent aussi. Elle parle couramment le marquisien ce qui l’aide grandement dans son approche de soin, les patients la reconnaissant comme des leurs et pouvant s’exprimer librement y compris sur les traitements traditionnels du Ra’au qu’ils reçoivent des grands mères dans les familles avant de consulter. La coopération est donc bonne, la communication facile.

Les principales patients suivis sont chroniques, et elle leur délivre les médicaments. Elle gère aussi les urgences, en contact par WhatsApp et téléphonique avec les médecins très disponibles sur l’île voisine d’Hiva Oa, ainsi que ceux de Nuku Hiva qui a un hôpital et une maternité. Seule, elle est d’astreinte 24h/24, 7j/7.

Les principales sujets de préoccupation concernant la santé sont les addictions au Kava (cannabis local), addictions aux écrans et l’obésité. A l’écouter, le village qui ne contient qu’une rue est équipé de vélos électriques, les femmes ne bougent presque plus, vissées à leur telephone vini. Trop peu d’activité physique, une alimentation très sucrée en quantité trop important ruinent l’avenir de la santé des habitants.

Elle adore son métier ici et ne souhaite qu’une chose : pouvoir y rester toute sa vie!