Notre voilier se fait une santé

Pendant de longs mois, depuis son achat le 30 décembre 2020, le Tu’ati Manuia a subi une série de travaux importants, pour lui permettre d’entreprendre son grand voyage océanique qui va débuter prochainement.

Il a bien fallu tout ce temps (un peu plus d’un an ) pour opérer une nécessaire remise en forme. En fait, c’est par là que l’aventure de TUSI a véritablement débuté.

De janvier à mars 2021, Magali, propriétaire du voilier, a entamé une première phase de réflexion avec ses premiers contacts, les techniciens locaux à Arzal et Nantes et ceux de Benjamin Dutreux, qu’elle avait suivi médicalement sur le Vendée Globe 2021. Tous lui ont donné de précieux conseils et permis de définir l’équipement idéal correspondant à son projet. Ces recommandations ont abouti à l’élaboration d’un cahier des charges pour la conception d’un voilier qui devait être autonome sur le plan énergétique afin de ne pas peser sur les populations locales des îles éloignées et doué de capacités d’informatique et de communications pour partager la formidable aventure même dans les zones les plus insolites.

Tu’Ati Manuia a alors entamé sa transformation.

Il a été doté de panneaux solaires, d’un hydrogénérateur , d’un groupe électrogène et de dix batteries pour la production et le stockage d’énergie, d’un dessalinisateur pour la production en eau douce et ses réserves en eau ont été doublées ainsi que sa capacité cuves de gazole (propulsion et chauffage).

Ces installations ont nécessité une rénovation électrique et électronique. Les instruments de navigation autonomes ont été installés en double avec une centrale NKE & Zeus B&G (pour prévenir la panne en navigation solitaire), un radar Halo 20+ et un AIS pour la trace et la sécurité.

Le voilier a été équipé de matériel informatique embarqué et d’un téléphone satellite Irridium pour la réception des bulletins météorologiques et rester en contact avec l’association T.U.S.I en Métropole.

Malgré le transfert du voilier au chantier de rénovation initialement choisi, rien n’avait été réellement lancé fin juin… La pandémie de Covid ne justifiant pas tout le retard accumulé, Magali a dû prendre la décision de transférer du bateau, fin juin, (par la route, le bateau étant à nu), vers le Chantier Eole Performance de Port Bourgenay. Orchestrée par Marcel-junior Dutreux, son jeune et talentueux patron, l’équipe s’est mise à travailler d’arrache-pied fin août. Bayen (un sacré génie au bout des doigts !), s’est attelé aux aménagements extérieurs du portique, aux menuiseries, aux installations techniques intérieures y compris l’installation d’un poêle pour le chauffage; Arnold, à la plomberie ; Vincent au moteur…

C’est aussi avec les sous-traitants que la dynamique s’est poursuivie : Guy Marie et Aurélien à l’électricité et l’électronique; les chaudronniers aluminium Jean Noël, Simon et David .

Ce sont aussi les amis, famille, skippeurs, anciens et futurs équipiers, jeunes et moins jeunes qui, retroussant leurs manches, ont apporté un sérieux coup de mains pour poncer, vernir, peindre, hublots, portes, banquette teck, planchers, table de cockpit et la magnifique frise qui court le long de la coque.

Mais, alors que les travaux allaient arriver à leur terme en novembre, un phénomène de corrosion « en mille-feuille », non relevé par l’expertise initiale du voilier avant l’achat, a été détectée par Jean Noël au niveau du lest, suscitant des avis divers. Les experts niant la gravité du problème, les artisans, en toute bonne foi, le considérant comme grave et risquant de mettre en péril l’étanchéité du bateau à relativement court terme…

Qui fallait-il croire ? Au bout de quelques nuits blanches, Magali, s’appuyant sur la compétence de Jean Noël, a alors décidé d’en avoir le cœur net et a fait attaquer au marteau piqueur la résine qui englobe la limaille d’acier. La découverte a été de taille : la limaille était corrodée et baignait dans de l’eau de mer sur 15 cm sur tout le fond du bateau… L’ensemble du lest devait être changé !!!

Au vu des sommes à engager pour cette réfection, et après plusieurs tentatives de résolution à l’amiable, les travaux ont dû être stoppés en attendant l’avis d’un expert et d’une décision de justice.

Mais la mise en dormance forcée du chantier n’a pas fait dévier le cap poursuivi : l’association a été créé début décembre et l’isolation du voilier, réalisée par les bénévoles déterminés à ne pas baisser les bras, a été faite.

En janvier 2022, après l’expertise judiciaire, les travaux ont pu reprendre par la réfection complète du lest. Puis, pour rattraper le retard, il a fallu mettre les bouchées doubles, redémarrer le chantier avec de nouveaux ouvriers, changer le gréement dormant, les enrouleurs de génois et la trinquette, effectuer le matelotage pour un matage qui a eu lieu le 2 février avec un air de Victoire sur un destin bien contrarié !

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