Portrait de Guy Albert et Marlène
Portrait de Guy Albert et Marlène
Par Magali Jeanteur
« A l’issue de la transat, avant de repartir, il y a eu une laborieuse escale technique. La rencontre avec Guy Albert et Marlène a été un rayon de soleil.
Invitée chez eux à dîner le samedi avec notre ami commun Louis Jehel, je suis finalement restée tout le week-end! C’est avec un naturel accueillant et enjoué que Guy Albert et Marlène m’ont ouvert leur porte.
Les échanges ont été sincères et profonds. Leurs histoires de vie respectives sont profondément marquées, authentiques et leur résilience les a conduits l’un à l’autre.
Guy Albert venait de perdre sa jeune femme d’un cancer fulgurant le laissant avec trois jeunes enfants dont le dernier en réanimation néonatale ; Marlene venait du Mexique pour accompagner les derniers jours de sa maman dans le service de Guy Albert, alors qu’elle venait de perdre tous ses oncles de manière aussi rapide. Ils ont uni leurs vies et se sont engagés dans des combats pour défendre la vie, la santé, les réseaux de soin de cette partie de France dont ils sont si fiers d’être issus.
Formée en Sciences Politiques internationales, Marlène a choisi le travail de terrain : elle est directrice adjointe d’un organisme territorial qui coordonne les réseaux de soins de Martinique concernant les personnes en situation de handicap, les personnes âgées, les familles en difficulté sociale, etc. Cette jeune quarantenaire mène tambour battant son engagement professionnel et sa vie de famille .
Guy Albert est une personne rare, aux multiples talents : médecin de santé publique il a créé le seul et unique service d’oncologie et de soins palliatifs de Martinique dont il est l’honorable directeur ; il est également chercheur en anthropologie, médecin sapeur pompier volontaire… Et père de cinq enfants ! C’est un bâtisseur de projets et d’idées sociétales, sociologiques, qui a plusieurs livres à son actif.
Profondément républicain, il défend haut et fort devant les politiques français, martiniquais ou métropolitains, que la Martinique ne pourra sortir vraiment de son histoire la tête haute que si la France Métropolitaine a le courage de reconnaître les erreurs de son passé avec une véritable démarche de réparation vis à vis de la population, qu’il s’agisse des sévices de l’esclavage, de la répartition des terres (qui appartiennent actuellement à 1% de la population ). La crise sociale de novembre dernier est une alerte majeure du mal être profond existant sur l’île. La situation post covid ajoute un risque explosif qui ne concerne pas que le domaine de la santé alors qu’une centaine de praticiens hospitaliers auraient quitté le CHU de Fort de France cette année…
Guy Albert et Marlène, leurs cinq enfants, sont la marque vivante d’une Martinique qui prend son destin en main sans se voiler la face : l’avenir appartient à ceux qui le construisent! »