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15ème atelier de partage de TUSI

Date :  21 novembre 2024, 19h30-21h00 heure de l’hexagone                                                 
Lieu: visio, Zoom

Participants:

Dix-huit participants, médecins et infirmiers, venant de diverses régions (Guadeloupe, Martinique, Polynésie, Guyane, Bretagne et région parisienne) représentent différents domaines de la santé tels que les urgences, la psychiatrie  et la psychologie, la médecine du travail, la médecine scolaire,  la pédiatrie, et les soins infirmiers insulaires. Le webinaire vise à partager des expériences et des connaissances sur les défis de santé spécifiques aux territoires insulaires et éloignés.

Sujet de l’atelier du 21 novembre 2024 :

Introduction et récapitulatif

Le webinaire, organisé par TUSI et animé par sa fondatrice et le Dr Charles-Henri MARTIN, Psychiatre référent zone de défense sud-ouest CUMP 33, a réuni des professionnels de santé de diverses régions de France hexagonale et outre-mer pour partager les expériences des réseaux de santé dans les îles et les défis spécifiques aux territoires insulaires. La présentation a porté sur l’histoire et le fonctionnement des cellules d’urgence médico-psychologiques (CUMP) en France, leur évolution face aux crises et catastrophes, ainsi que leur déploiement dans les territoires d’outre-mer, notamment pendant la pandémie de Covid-19. Les participants ont également abordé les enjeux de la santé mentale dans le milieu éducatif, la gestion des traumatismes psychologiques lors d’événements catastrophiques, et les défis spécifiques rencontrés en Polynésie française, soulignant l’importance de la formation, de l’adaptation culturelle et du soutien mutuel.

Conférence (synthèse) :

Cellules d’Urgence Médico-Psychologique : le modèle français du Réseau Psychologique De Crise

Le Dr MARTIN, présente le sujet de la force du réseau dans le contexte de la santé mentale de catastrophe, l’intervention précoce et la psychotraumatologie. Il explique comment les cellules d’urgence médico-psychologique ont été créées à partir de rien et comment ce modèle peut s’appliquer à d’autres types de réseaux professionnels. Il mentionne également son expérience en Polynésie française où il travaille sur la structuration de l’offre de soins depuis 2021. L’histoire et le fonctionnement des CUMP est spécifique à la France. Le Dr CH Martin explique comment ce système a été développé à partir de 1994, initialement inspiré par la psychiatrie militaire, pour répondre aux besoins psychologiques lors de situations de crise. Il  souligne l’importance de ce réseau dans des contextes tels que les catastrophes naturelles et les attentats, en mettant en avant l’expérience des renforts envoyés aux Antilles après l’ouragan Irma en 2017.

Il présente l’évolution des cellules d’urgence médico-psychologique (CUMP) en France depuis 1994, soulignant leur développement face aux crises terroristes et catastrophes naturelles. Il explique la structuration du réseau CUMP au niveau national et régional, son intégration dans le système de santé, et son rôle dans la prévention et la prise en charge des troubles psycho-traumatiques. Le Dr. CH Martin insiste sur l’importance de la formation locale, de la collaboration interprofessionnelle et de la préparation des premiers répondants pour faire face aux situations de crise.

Il présente ensuite un compte-rendu des interventions d’urgence médico-psychologiques dans les territoires d’outre-mer français pendant la crise du Covid-19. Il détaille les opérations menées aux Antilles, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, soulignant les défis rencontrés par les professionnels de santé locaux et les renforts envoyés. Il met en avant les nouvelles solutions mises en œuvre, comme les évacuations sanitaires depuis la Polynésie vers la métropole, et les actions de formation pour développer les compétences locales en urgence médico-psychologique.

Il présente enfin le développement du réseau d’urgence médico-psychologique en Polynésie française et dans le Sud-Ouest de la France, soulignant l’importance du transfert de compétences et de la création de partenariats internationaux. Il met en avant le rôle crucial des réseaux locaux, du soutien communautaire et de l’utilisation du numérique pour améliorer la résilience collective face aux catastrophes. Il évoque également la reconnaissance internationale du modèle français d’urgence médico-psychologique et les opportunités de collaboration avec des institutions comme Harvard et l’ONU (Emergency Medical Team) pour développer davantage ce système à l’échelle mondiale.

La réunion aborde principalement la santé mentale dans le milieu éducatif et le rôle des CUMP. Un médecin de l’Education Nationale, partage son expérience sur la formation des secouristes en santé mentale dans les écoles de France, Guyane, Guadeloupe et Polynésie. Le Dr. CH Martin souligne le grand nombre de  jeunes victimes de psychotraumatologie, notamment après la pandémie Covid 19, et explique le concept de premiers secours en santé mentale. Une pédiatre d’Avignon, exprime son intérêt pour l’étendue du réseau CUMP, son rôle dans le soutien aux soignants et sa prise de conscience de la diversité des professionnels de santé qui composent les CUMP .

La discussion porte sur les défis de la gestion des traumatismes psychologiques lors d’événements catastrophiques répétés ou de longue durée. Le Dr. CH Martin explique les limites du dispositif CUMP en France et la nécessité de développer des outils d’hygiène mentale accessibles au plus grand nombre. Un médecin de catastrophe partage son expérience lors du séisme en Turquie, soulignant l’importance du soutien psychologique pour les secouristes et les difficultés rencontrées pour le mettre en place.

La réunion porte sur l’importance de la santé mentale dans les situations de catastrophe et la nécessité d’une approche coordonnée, d’un référentiel commun pour faciliter le travail des équipes de secours, comme observé lors de la crise Covid-19 aux Antilles. La discussion aborde également le besoin de ressources en santé mentale dans les territoires insulaires, avec l’exemple de la Polynésie où des efforts sont en cours pour améliorer l’identification et l’accès aux services d’urgence psychologique.

La réunion aborde les défis de la santé mentale en Polynésie française, avec notamment le témoignage de terrain d’une infirmière qui exerce depuis plus de 20 ans sur une des îles. Elle souligne les difficultés d’accès aux soins, le manque de formation des soignants et les problèmes culturels liés au suicide. Elle mentionne l’amélioration du réseau d’assistance psychiatrique, mais insiste sur la nécessité de développer des ressources locales et d’améliorer la communication entre les services. Le Dr. CH Martin évoque les efforts pour décloisonner les services de santé et d’éducation, tout en reconnaissant les limites des interventions psychiatriques actuelles sur l’île. Si des solutions innovantes comme des applications mobiles type PSYNUM sont à diffuser et des formations à distance à développer, les participants soulignent l’importance du réseau et du soutien mutuel, ainsi que la nécessité d’adapter les approches aux spécificités culturelles de chaque île.

La réunion porte sur la préparation mentale en cas de crise. Un médecin du travail mentionne un livret suédois et finlandais sur la préparation à la guerre, incluant des conseils de santé mentale. Le Dr. CH Martin évoque les plans de risques majeurs des mairies françaises, bien que la partie santé mentale ne soit pas toujours incluse. Une infirmière en psychiatrie à Tahiti, partage son expérience difficile lors d’une intervention suite au suicide d’un jeune de 12 ans, soulignant le besoin de soutien psychologique pour les intervenants malgré les formations suivez auparavant.

La réunion aborde enfin la formation et les interventions des volontaires en santé mentale en Polynésie française, notamment pour des situations traumatiques. Le Dr. CH Martin souligne l’importance du débriefing post-intervention et propose des rendez-vous réguliers pour les volontaires. Une prochaine mission est prévue en mars, avec un focus sur la suicidologie et la santé mentale des jeunes. Le Dr. CH Martin signale qu’inclure des soignants locaux dans les formations futures, et ouvrir différents formats de formation, y compris pour les non-soignants, sont à l’étude.

Prochaines étapes :

  • Préparer des clips vidéo de formation pour faciliter l’accès à distance aux formations sur la santé mentale.
  • Prochaine session de formation CUMP Sud Ouest en Polynésie française la semaine du 10 mars, en incluant des ateliers sur la suicidologie et la santé mentale des enfants avec le projet d’y associer des soignants des îles isolées, notamment des archipels Tuamotus Gambier et Australes
  • Discuter avec Joanne Sebti , psychiatre référent, de la possibilité d’organiser des rendez-vous mensuels ou bimestriels en visioconférence avec la CUM¨P Sud Ouest pour les volontaires de la CUMP en Polynésie.
  • Préparer avec l’ Équipe CUMP de Polynésie une liste de sujets et de situations à aborder lors de la prochaine formation en mars.
  • Poursuivre le développement de l’outil Psynum avec TUSI pour l’auto-évaluation de la santé mentale des soignants.
  • Continuer à travailler avec la Faculté de médecine de Rennes sur une formation à distance pour les personnels de santé insulaires.
  • Explorer la possibilité d’organiser des formations dans les archipels polynésiens, en fonction des moyens disponibles.
  • Autorités sanitaires polynésiennes: Identifier les îles les plus touchées par les problèmes de santé mentale pour cibler les futures interventions.
  • Préparer une formation de « Psychologic First Aid » adaptée aux non-soignants en Polynésie française.

Merci à tous les participants !

Rappel du rendez-vous mensuel de TUSI

chaque troisième jeudi du mois à 19h30 heure de Paris. Chaque participant est invité à proposer des sujets pour les prochaines sessions.

Prochain atelier de partage

Le 16ème atelier de partage aura lieu le jeudi 19 décembre 2024 à 19h30 heure de l’hexagone et se déroulera autour du sujet suivant :

La suite

TUSI encourage tous les participants à activer tous leurs contacts. Avec un site LinkedIn ouvert et un site web en ligne, nous voulons nous concentrer 100% sur la fédération des professionnels de la santé des îles autour du notre projet. N’hésitez pas alors à partager les infos sur TUSI avec vos contacts professionnels :

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