Rencontre avec Justine, Médecin Généraliste à Bora Bora
Rencontre avec Justine, Médecin Généraliste à Bora Bora
Vu de l’hexagone, Bora Bora, c’est l’île polynésienne du « cliché » paradisiaque, celle qui figure dans toutes les brochures publicitaires sur la Polynésie, incontournable étape de tous les circuits touristiques…
Mais aux dires d’un de ses habitants, c’est l’ile polynésienne « sacrifiée » : avec ses dix hôtels de luxe Resort, elle héberge au total une population de 10 000 personnes, et représente à elle seule plus de 60% de l’ensemble du chiffre d’affaire touristique polynésien du gouvernement polynésien, utilisé jusqu’à il y un an pour soutenir d’autres îles.
Le système de santé de Bora Bora a donc un challenge de taille pour assurer la mission de santé sanitaire à la population comme aux touristes. Il est doté d’un double système : public et libéral qui travaille étroitement avec le CH Taone de Papeete.
Le service public du centre de santé assure la prise en charge des urgences 24h/24, 7 jours sur 7, les évacuations sanitaires et le service public de santé de la population. L’équipe gérée au niveau du département des iles Sous le Vent à Raiatea, a une très forte activité (plus de 90 patients par jour), qui rend la tâche rude aux équipes.
Sur les conseils des Dr Hellec (médecin chef pompier) et Beylier (Subdivisionnaire santé des Iles sous le vent), nous avons rencontré Justine, médecin généraliste installée depuis sept ans.
Le système libéral est actuellement constitué de cinq médecins généralistes, d’infirmiers, kinésithérapeute et d’un couple de maïeuticiens (dont la sage femme est la belle sœur de Justine). Justine a vécu son enfance à Bora Bora, son lycée à Raiatea, a fait ses études de médecine à Papeete pour la première année (19 places au concours réservées chaque année par la faculté de Bordeaux), puis à Bordeaux et Internat en Guyane.
Dès que cela a été possible, elle a acheté son droit d’exercer à Bora Bora (30 Millions CFA) et s’est installée au service d’une population qui l’apprécie tout autant qu’elle-même les apprécie. Elle travaille tous les jours sauf le dimanche et n’a pas pris de congés depuis 3 ans. Elle coopère avec les libéraux paramédicaux.
Contrairement à ses confrères et consoeurs plus âgés qui ont opté pour un mode d’exercice solitaire, elle aimerait constituer une maison de santé : mais il faudrait trouver un deuxième médecin de sa génération, ce qui jusqu’ici n’a pas été possible… avis aux candidats ! Elle aime son île et y est très heureuse avec son mari qu’elle y a rencontré à l’âge de 15 ans. Il est pêcheur d’origine malgache et son père est lui même médecin sur Bora Bora depuis plus de 40 ans…